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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 13:45

Jeudi 20 heures, c’est le feu !!! coup de fil : « qu’est que vous faites, tout le monde vous attend !!! ».

Voilà plus de 2 mois que je cours partout, à jongler entre un emploi du temps professionnel plus que chargé, de longues heures d’entraînement et la recherche souvent difficile de partenaires (financiers) pour réaliser ce défi… Tout faire pour que ce défi soit agréable pour tous… Je tiens à ce que tout soit bien ficelé pour ne plus avoir aucun souci pendant le défi ! Pourtant, la dernière journée est sans doute la course la plus dure : debout à 7h, au programme : récupérer les autocollants qui sont prêts en dernière minute et les coller sur la remorque, récupérer les tenues, récupérer le fourgon, charger le matériel, penser à tout ce qui peut nous être utile, et à 17H on n’a toujours pas les lampes (problème de livraison)…

« Oliv’ et Bibi viennent tout juste d’arriver de la gare, il faut encore charger leurs affaires et on arrive »…

pignan-paris-en-v-lo_0006---.jpgArrivés au gymnase tout le monde est là !!! Je ne sais plus où donner de la tête. Tout le monde vient nous encourager, nous embrasser. On finit les derniers préparatifs, et mangeons « presque » tous ensemble !!! (« où est benjamin ? », « il finit de monter son vélo », « et Bibi ? », « il est avec un ami venu le voir depuis Marseille », « Oliv’ a-t-il fini de changer ses pneus ? »… Beaucoup de mouvements et les pâtes sont avalées en 10’ chrono (les premiers Km vont être difficiles) et on en oublie les gâteaux qui nous ont été préparés…

pignan-paris-en-v-lo_0018---.jpg21H c’est le grand départ… Je commence à souffler : C’est fini, il n’y a plus qu’à rouler, que du bonheur !!! Le démarrage n’est pas des plus agréable, 25Km pour traverser Montpellier, ses feux, ses voitures. Nous ne sommes pas encore bien organisés : « on grille les feux ou pas ??? ». Mais dès l’arrivée en campagne tout rentre dans l’ordre. Il fait bon, le vent est favorable et ça roule fort.

Je suis enfin détendu et je suis heureux de voir mes compagnons de route plein d’euphorie. Quel bonheur de pouvoir partager ce projet.

La première nuit est une simple routine et nous avalons les kilomètres sans trop de difficulté. Dans la nuit, le froid nous surprend et nous saisit dans certaines descentes mais le moral est bon pour tous. Au petit matin, le froid s’atténue mais cela annonce la pluie qui ne tarde pas à tomber. Nouvel arrêt pour s’équiper (on a explosé le quota d’arrêt entre le chaud, le froid, le chaud, la pluie…), c’est à chaque fois de précieuses minutes qui s’envolent.

Juste avant le lever du jour, c’est la première vraie pause : petit déj’ (voir grand déj’ vu ce qui nous attendait !) chez des amis de Bibi. J’en profite pour faire un petit somme 15’ (je capitalise pour la suite)…

La pluie a cessé et nous reprenons la route comme pignan-paris-en-v-lo_0025----copie-1.jpgneufs. Nous avons même le temps de faire des petits morceaux de film. Cela ne dure pas car très vite un violent vent de face vient casser notre avance et le moral des troupes. Plus de 100Km à travailler ensemble, à organiser des relais pour économiser nos forces… Jusqu’à Vienne pas de répit, il faudra forcer et affronter cet adversaire redoutable. Heureusement que Benoit nous autorise quelques pauses (où presque : il s’arrête pour qu’on lui face la mécanique !!!). C’est le grand Benoît que je retrouve là, celui des premiers jours de la PTL, le « roumègue » : « J’ai la poisse, je m’arrête à Vienne, j’en ai marre, y a qu’à moi que ça arrive, et patati et patata… ». Pourtant, il roule et je sais que ses plaintes ne sont que des paroles en l’air… Bibi le chambre même un peu « Passe devant, tu n’as plus beaucoup de Km à faire jusqu’à Vienne ! ». Le ton est donné…

A Vienne, pause générale dans une cafet’, au chaud pour recharger les batteries ! L’équipe est au grand complet, mais le moral et les jambes ont pris un coup à cause de ce foutu vent.

J’aimerais dormir un peu (toujours pour capitaliser) mais impossible !!!091205 Telethon (7)b

Nous reprenons alors la route, en sachant que la partie la plus difficile du parcours commence ici. Benjamin et Oliv’ choisissent de faire une petite pause dans le camion sur les premiers Kilomètres (ils capitalisent eux aussi et pense à la dure nuit qui arrive…))… Nous repartons donc à 4 : l’indestructible Stéphane, Florent, moi et surtout le Grand Benoît (toujours là ???). Nous roulons fort sur ce parcours qui devient de plus en plus vallonné. Très vite, Florent est lâché car la douleur dans son genou est trop forte. Par moment il pédale sur une jambe. Je pense qu’il veut aller au bout du chemin, mais personne n’est à l’abri de la blessure…

L’équipe se disloque un peu et au fond de moi, un petit pincement au cœur. J’aurais aimé que nous puissions tous aller plus loin…

A Lausanne, nous retrouvons enfin Youyou… un peu de chair fraiche pour remonter le moral des troupes. Il nous attend là, sur le bord de la route avec sa 205 pourrie, son bleuet et une plâtrée depignan-paris-en-v-lo_0062---.jpg pâtes. Nous sommes là au pied du col des Echarmeaux, le point le plus haut du parcours, une ascension, plus longue que difficile de près de 40Km. Tout le monde remonte en selle, et comme l’union fait la force c’est tous ensemble que nous montons ce col recouvert de 15cm de neige. Le paysage doit être magnifique, mais la nuit profonde nous empêche de le contempler. Les arbres sont recouverts  d’une épaisse couche de neige. Je me régale !!! Il faut dire que tout se passe bien pour moi pour l’instant, pas de grandes douleurs, pas trop fatigué et toujours un bon rythme… Ma calle droite semble être usée et depuis plusieurs Km, ma chaussure prend de plus en plus de jeu sur la pédale. On n’a pas le temps de s’arrêter !

pignan-paris-en-v-lo_0071---.jpgAu sommet, le froid est saisissant… nous arrêtons le camion pour enfiler tout ce que l’on peut pour la descende qui s’annonce givrée… Après 20Km nous arrivons à notre grande surprise dans le magnifique village de la Clayette où nous nous arrêtons pour manger… Mon oncle Philippe est monté de St Etienne pour nous encourager et surtout récupérer El YOUY’ qui nous laisse là !!! Je dors 20 bonnes minutes dans un des couloirs de l’hôtel. Il faut dire que la fatigue commence à se faire sentir, et si je veux tenir jusqu’au bout il faut que je dorme…

Nouveau départ, de plus en plus difficile dans un froid glacé. Nous attaquons le Morvan et ses quelques 150Km de montée descente. Il fait -5°C. A ma grande surprise Bibi choisi de s’arrêter pour se reposer dans le minibus. Benoît s’arrête aussi. Oliv’, Florent  et Benj’ reprennent la route avec moi. La très courte nuit m’a bien retapé. Pour Florent, les heures qu’il vient de passer dans le camion n’ont pas suffit à supprimer cette douleur dans le genou, et c’est vite à trois que nous affrontons cette succession interminable de montée descente. Dans les montées, on a chaud… dans les descentes on gèle… Je suis de plus en plus fatigué… mes yeux se ferment et pignan-paris-en-v-lo_0066---.jpgj’ai du mal à rouler droit… 2H30 plus loin nous faisons une petite pause, pour se réchauffer un peu et manger un morceau… Je m’assoie 5’ dans le camion et dors… 5’ de sommeil profond… puis il faut repartir… comme à chaque fois, le froid nous envahit sur les 20 premières minutes de pédalage, puis tout rentre dans l’ordre et ça repart. Ce micro sommeil, m’a bien retapé… mais deux heures plus tard, j’ai à nouveau les yeux qui se ferment… Nouvel arrêt, Oliv’ et Benjemin, réveille Benoît et Bibi… « on en peut plus les gars, à vous de rouler ». J’en profite une nouvelle fois pour dormir 5’. Mon père me dit « arrête toi une heure et tu reprendras la route plus loin »… mais rien à faire, je suis là pour faire le parcours entier, et ce serait dommage de ne pas atteindre l’objectif pour 30Km. Je resserre ma calle qui finalement n’est pas usée mais s’est desserrée et repars donc… dans l’oreillette on me dit « laisse les rouler, ils se sont reposés pendant près de 7H»… mais rien à faire, je veux faire mon job et je ne suis pas là pour me laisser traîner. Pourtant quelques fois je suis obligé de passer quelques relais…

En fin de nuit, la pluie réapparait. Nouvelle pause petit dej’. Pour moi, c’est fini !!! Le plus dur est fait !!! avec le jour, tout va bien se passer… Tout le monde est épuisé et anéanti par cette longue nuit difficile… mais nous sommes presque au bout « plus que 250Km »… tout le monde reprend le vélo (sauf Florent qui décide de se préserver pour finir avec nous)… c’est bon signe !!! On s’autorise même une pointe de vitesse à plus de 75Km dans la descente avant Auxerre.

pignan-paris-en-v-lo_0082---.jpgFin des bosses, c’est le retour dans la plaine et ses longues lignes droites. Bibi est impressionnant de fraicheur et roule telle une machine. Nous roulons fort jusqu’à Sens (35Km/h de moyenne). A Sens, pause repas : on a une heure. On entre dans la cafet’, au chaud. 30’ plus tard, on passe la commande. Je ne fais que regarder la montre. Nous devons partir à 14 heures car j’espère arriver pour 19H. A 14h le plat chaud arrive et là je demande au serveur d’envoyer directement le dessert et le café. Il ne semble pas avoir compris notre défi. Je lui explique : «  Nous devons partir à 14H parce qu’on est attendu à Paris à 19H en vélo ». Il regarde sa montre : 14H09. Ça ne fait qu’un tour. Il appelle ses collègues : « il faut envoyer la suite !!! vite ».

C’est à 14H30 que nous reprenons la route. Toujours de longues lignes droites, très longues même. Je commence à avoir les genoux qui se bloquent surtout le droit. Je pense que d’avoir roulé autant de Km avec la calle desserrée ne m’a pas arrangé. Les heures de vélo commencent à se faire sentir.

091205 Telethon (11)J’ai un coup de barre. Je crois que le repas m’a plombé. J’ai à nouveau les yeux qui se ferment. J’appelle le camion qui me donne un cachet de caféïne et tout revient dans l’ordre. Je n’ai dormi que 50’ depuis jeudi soir…dur-dur !!! Le vent se lève à nouveau ¾ face. Les spécialistes du vélo organisent le groupe. Nous prenons toute la route… Quel bonheur : l’équipe est soudée et super organisée… c’est un régal à rouler et à regarder…

Bien plus loin, après Melun, la pluie fait à nouveau son apparition. Nous arrivons en région parisienne, la circulation devient de plus en plus dense et la nuit est d’un noir profond. Ce n’est plus vraiment un régal !!! La pluie s’intensifie… Le minibus n’arrive plus à suivre et nous devons l’attendre sous la pluie… puis à 2Km de l’arrivée, tout est bloqué… Nous roulons et laissons le camion dans sa galère… même en vélo, il est difficile d’avancer. Le froid, la pluie et la circulation nous font prendre des risques plus ou moins calculés… gimcana, trial… tout est bon pour arriver !!!pignan-paris-en-v-lo_0091---.jpg

Enfin, nous arrivons, à pied (benjamin a crevé dans les dernières centaines de mètres)… L’accueil n’est pas à la hauteur de nos espérances… Nous ne voulions surtout pas être accueillis en héros, mais nous espérions un accueil plus agréable… à peine, on nous a demandé ce que l’on venait de faire. Et pour les autres groupes c’est pareil !!! C’est pour tous une grosse déception !!! Il y a même personne pour recevoir les deux chèques que l’on doit remettre. Finalement, c’est le directeur de l’AFM qui vient nous rencontrer pour qu’on les lui remette…

Avec un peu de recul, l’heure est au bilan… Je suis fier et content : content tout d’abord d’avoir réussi à pignan-paris-en-v-lo_0099---.jpgtenir tout le défi sans dormir et d’avoir parcouru l’intégralité du parcours. Je suis fier d’avoir amené des amis dans ma folie et surtout que tous se soit régalés et surpassés… enfin content, que ce beau projet ait abouti, dans de bonnes conditions, sans accidents et sans gros bobos, que l’on ait manqué de rien… L’heure est donc au merci : merci à tous ceux qui nous ont soutenus et suivis dans ce défi, merci aux différents partenaires sans qui nous n’aurions pas pu réalisé ce projet, merci à mon père qui me suit encore une fois dans une aventure (comme à chaque fois depuis qu’il m’a mis au monde), à Alain toujours partant à condition qu’il y ait un paquet de Bonbon… enfin et surtout, grand merci à mes copains de route qui m’ont aidé dans la préparation de ce défi et qui m’ont suivi sans trop savoir où je les amenais et un grand merci à Marianne, toujours à assurer les arrières, la paperasse et à supporter mes longues heures d’absences lorsque je m’amuse…

A tous, grands mercis…

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commentaires

G
<br /> Non, c'est moi et tes amis qui devons te remercier car sans toi je pense qu'aucun d'entre eux (mis à part le grand Bibi qui est un habitué des défis) n'aurait peut-être même pas pensé à réaliser<br /> cet exploit. Donc merci et sache que je suis et serai toujours derrière et avec toi pour ces moments de folies et de joies.<br /> <br /> <br />
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